La Lune se Souvient

Je suis seul et la Lune pleure;

Au loin elle se souvient

De ces heures de bonheur

Où deux corps en fusion

Unis dans une même passion,

Portés par un même amour,

Près d'elle faisaient des tours,

Planaient, enlassés

L'un dans l'autre,

Au dessus des mers

Loin de cette terre

Sans rien d'autre

Que le temps figé

Puis, l'instant d'après

Dans cette baie revenaient

Pour remonter près des étoiles

Tel deux astres

Qui rebondiraient sans cesse

Et danseraient dans sa lumière

Occupés à ramasser de sa poussière.

 

Ô Lune ! Souviens-toi !

Souviens-toi, et ne pleure plus

Car ces souvenirs restent gravés

Dans les mémoires de ces natures

Que l'on dit à tord

Mortes.

Mais les arbres et les roches

Se souviennent eux aussi;

La mer de ses multiples yeux

Qui se couchent doucement

Sur le sable et les galets

Ou se brisent sur les rochers

Puis se renouvellent sans cesse,

Garde en mémoire

Tous ces uniques instants;

Cette nature qui se découpe

Sur le fond argenté

Des flots où se reflète

Le ciel au milieu duquel

Règne, solitaire, Dame Lune

Régénère les mémoires;

Et moi, je n'oublie pas

Chaque élément de ce monde

Chaque détail de l'espace

Chaque coin de l'univers

Chaque chose est ma mémoire

Je ne suis plus seul

Et la Lune se console;

Tu es là, présente

Dans la plus petite brise

Qui pose ses lêvres dans mon cou,

Qui caresse mon visage

De ses doigts légés;

Qui me murmure

Lucero.

JMA (2009)

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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